Christian Septon : « Le monde actif devrait davantage considérer les seniors »

En mai dernier, Christian Septon a été élu à la tête de la Fédération Seniors Moselle (FSM). La structure créée en 1973 représente 282 associations pour 16 000 adhérents. Elle met en place une quarantaine d’ateliers adaptés. Elle s’est donné pour objectif de rajeunir les responsables associatifs.

Selon Christian Septon, le président de la Fédération Seniors Moselle : « il faut changer leregard que porte la société sur les seniors ». Photo Ronan Bardet

Comment se porte le milieu associatif pour les seniors ?

Christian Septon, président de la Fédération Seniors Moselle :

« Nous sommes face à des associations représentées par des personnes un peu vieillissantes. Un peu usées aussi d’être en place depuis un certain nombre d’années. Un de nos objectifs est de rajeunir ces structures et d’arriver à capter les nouveaux seniors.
On a une convention avec le Département qui nous donne la marche à suivre pour développer la politique seniors en Moselle. Mais cette politique ne peut se mettre en place qu’avec des seniors plus participatifs. À partir d’un certain âge, les personnes ont du mal à se rendre aux réunions, à des manifestations, ou même aux activités que nous leur proposons, même si elles sont intéressantes. »

Vous mettez en place des ateliers sur diverses thématiques,comme la prévention routière ou la mémoire. Que proposez-vous pour bien vieillir ?

« Cela passe par la pratique d’activités sportives adaptées à leur âge, de la gym douce ou plus tonique. Nous leur proposonsaussi de la danse assise. Elle peut se pratiquer peu importe lacondition physique. Elle permet de travailler la coordination et indirectement la mémoire puisqu’il y a une chorégraphie à apprendre. Cette discipline permet de réunir un certain nombre de personnes, notamment dans des Ehpad ou des résidences seniors. »

Quelles sont les problématiques auxquelles sont confrontés vos adhérents seniors ?

« Nous sommes allés les questionner dans les territoires, afin de capter leurs questionnements et leurs inquiétudes. On s’aperçoit que certaines associations ont besoin de se structurer administrativement. Elles connaissent très peu, par exemple, le Règlement général sur la protection des données, ou RGPD, alors que c’est de leur responsabilité. On voudrait leur dispenser des formations par rapport à ce sujet, au même titre que la fracture numérique. Certains seniors sont confrontés à de réelles difficultés, en commençant par le simple fait de prendre un rendez-vous sur Doctolib. Certains n’ont tout simplement pas d’ordinateur. »

Autre chose ?

« Il faut changer le regard que la société porte sur les seniors. Aujourd’hui, une personne qui prend sa retraite à 64 ans a encore un tiers de sa vie à vivre. C’est le moment où elle s’engage dans l’associatif, s’implique dans des domaines auxquelles elle n’a pas eu le temps de s’intéresser durant sa vie professionnelle. D’ailleurs, on le voit, le monde associatif humanitaire, ou d’aide à la personne, est tenu en majorité pardes seniors. Le monde actif devrait davantage considérer les seniors. »

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